Elias Sanbar, intellectuel palestinien : « Nétanyahou et les colons jouent l'irrémédiable et veulent enterrer les chances de paix une fois pour toutes »
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Cet article vous est offert Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous Se connecter Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ? Propos recueillis par Benjamin Barthe Article réservé aux abonnés EntretienDans un entretien au « Monde », l'écrivain, qui vient de publier « "La Dernière Guerre ?" : Palestine, 7 octobre 2023 - 2 avril 2024 », estime que le pouvoir israélien cherche à tuer toute possibilité de réconciliation entre les deux peuples. Sept mois après le début de la guerre à Gaza, Elias Sanbar, ancien ambassadeur de la Palestine auprès de l'Unesco, essayiste et traducteur en français du poète Mahmoud Darwich, livre son analyse des dynamiques politiques et militaires à l'œuvre en Israël et dans les territoires occupés. Il vient de publier, chez Gallimard, « La Dernière Guerre ? » : Palestine, 7 octobre 2023 - 2 avril 2024, dans la collection « Tracts » (nᵒ 56, 48 pages, 3,90 euros). Cette guerre peut être abordée comme un « retour à la case départ », radicalement distincte de toutes les confrontations israélo-arabes, car elle ramène à la guerre originelle entre le peuple palestinien et la communauté juive en Palestine. Qualifiée, à juste titre, de « civile » par certains historiens, cette guerre va du vote du plan de partage de la Palestine par les Nations unies (ONU), le 29 novembre 1947, à l'entrée en guerre des armées arabes, le 15 mai 1948, au lendemain de la déclaration d'indépendance d'Israël. J'en vois trois. Les combats mettent aux prises Palestiniens et juifs seulement, la guerre se déroule sur la totalité du territoire de la Palestine historique, au sein des frontières de la Palestine du mandat britannique, et elle recèle une dimension existentielle pour les deux parties, car la présence de l'une ou de l'autre en Palestine dépendra de l'issue des combats. Lire aussi le récit : Article réservé à nos abonnés La Nakba, grande déchirure de la Palestine L'essentiel de la Nakba [« catastrophe », en arabe, l'expulsion de près de 800 000 Palestiniens] s'est déroulé durant ces cinq mois et demi. Israël a toujours caché le fait que le 15 mai 1948, le jour où le premier soldat arabe entre en Palestine, les Palestiniens sont déjà des réfugiés. Une omission indispensable pour présenter notre expulsion comme la conséquence d'une agression arabe. Le 15 mai 1948, une autre histoire commence. Une partie d'échecs a débuté le 7 octobre, lancée par un crime de guerre commis par le Hamas palestinien, auquel répond, depuis près de sept mois, une terrifiante succession de crimes de guerre commis par l'armée israélienne. Il vous reste 74.08% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés. Lecture restreinte Votre abonnement n'autorise pas la lecture de cet article Pour plus d'informations, merci de contacter notre service commercial.
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Déjà sept mois de guerre à Gaza. Ce qui avait commencé comme une opération de représailles à la suite de l'attaque terroriste du 7 octobre 2023 s'est transformé en un massacre aux proportions effarantes, que rien ne semble pouvoir arrêter. Comment interprétez-vous ce conflit ?
Quelles sont les caractéristiques de ce tête-à-tête entre les deux protagonistes historiques du conflit ?
En quoi la guerre en cours depuis le 7 octobre 2023 est-elle également existentielle, jumelle de cette première guerre de 1947-1948 ?