La France espère vendre 800.000 voitures électriques par an dès 2027

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C'est un virage serré, façon dérapage au frein à main. Après des décennies à s'enfermer dans le diesel et l'essence, la France est décidée à se lancer à corps perdu dans la voiture électrique. Le contrat établi entre la filière automobile et le gouvernement est ambitieux et se fixe comme objectif de réaliser 800.000 ventes dès 2027.

En affichant un tel chiffre, la France tente aussi de rassurer celles et ceux qui s'inquiètent de l'échéance de 2035, date à laquelle les moteurs thermiques neufs seront bannis de l'Union européenne. Dynamique, le marché de l'électrique a connu un ralentissement en 2024. Avec cet objectif fixé à 800.000 ventes par an dès 2027, l'industrie espère tripler le nombre d'acquisitions pour atteindre une part de marché de 45 %. En 2023, un peu moins de 300.000 voitures électriques ont été vendues dans notre pays.

Pour y parvenir, les industriels attendaient « un soutien » de l'Etat français. « Les défis sont considérables. Du côté de l'industrie, la question n'est plus de savoir si on y va ou pas. On a besoin en contrepartie d'un soutien dans la durée », a souligné Marc Mortureux pour la Plateforme automobile, qui représente les constructeurs et les équipementiers. Les pouvoirs publics s'engagent à « poursuivre les dispositifs de soutien à l'achat et à la location longue durée de véhicules neufs à zéro émission », via le bonus écologique à l'achat ou le leasing de voitures électriques.

Bientôt un vrai marché de l'occasion

Les signataires de ce contrat savent que le défi de la réussite de ce plan dépend avant tout du prix des véhicules qui devront pouvoir être achetés par le plus grand nombre. L'enjeu ? « Permettre à ceux qui le peuvent d'acquérir un véhicule à zéro émission neuf, et créer un marché du véhicule d'occasion électrique ». Le montant des subventions attribué à chaque véhicule devrait pourtant continuer à être « ajusté » à mesure que le marché grandit, puisque l'enveloppe de 1,5 milliard d'euros consacrée à ces dispositifs en 2024 ne va pas augmenter.

L'autre défi sera de produire la plus grande partie de ces 800.000 voitures en France, comme c'est le cas de la Renault 5 ou de la Peugeot 3008. L'objectif annoncé par Emmanuel Macron de produire en 2030 deux millions de voitures « électrifiées » (électriques et hybrides) a été maintenu.