Faut-il être obsédé par son taux de sucre et éviter les pics de glycémie ?

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Surveiller son taux de sucre dans le sang est utile pour les personnes qui souffrent de diabète et qui sont traitées par piqûres d'insuline. Cela permet d'ajuster le traitement, d'avoir un bon équilibre glycémique, et de prévenir les complications de la maladie. "Pour les diabétiques de type 2 qui ne sont pas traités par insuline, l'intérêt des capteurs de glucose est en train d'être évalué, précise le Pr Jean-Pierre Riveline, endocrinologue et diabétologue à l'hôpital Lariboisière à Paris. Cela pourrait aider les patients à améliorer leur comportement alimentaire ou à comprendre l'intérêt de l'activité physique".

Il s'agit d'un dispositif médical, en vente libre, notamment sur Internet. Pas plus gros qu'une pièce de deux euros, il se colle sur la peau à l'arrière du bras et mesure en continu la concentration de sucre dans le corps. Les personnes vivant avec un diabète peuvent voir sur une appli les fluctuations de leur glycémie en temps quasi réel. Le capteur de glucose doit être changé tous les 14 jours. Il coûte entre 40 et 50 euros, mais il est remboursé chez toutes les personnes vivant avec un diabète traité par insuline.

Un dispositif inutile si on n'a pas de diabète

Et quand on n'est pas diabétique, est-ce intéressant d'utiliser ces capteurs de glucose ? C'est ce qu'affirment certains influenceurs. L'idée sous-jacente, c'est qu'il faudrait éviter les pics de glycémie, car ils seraient à l'origine de fatigue, de sautes d'humeur, de prise de poids… et favoriseraient la survenue de diabète. Chose non démontrée. Ces influenceurs encouragent à recourir à un capteur de glucose pour surveiller son taux de sucre en fonction de ce que l'on mange et lisser sa glycémie. C'est un usage détourné d'un dispositif utile pour les malades, mais qui n'a jamais démontré son intérêt chez les personnes non diabétiques.

Des fluctuations normales de la glycémie

Ça ne sert donc à rien si on n'est pas diabétique, car on régule bien sa glycémie. Il est normal qu'elle monte après avoir mangé un gâteau ou pris un déjeuner riche en féculents. "Mais quand on n'est pas diabétique, les fluctuations de glycémie restent physiologiques, normales et ne dépassent pas un certain seuil, ce qui a priori ne pose pas de problème de santé", souligne le diabétologue. En somme, on a un organisme qui traite bien le sucre. Et il ne sert à rien de recourir à un capteur de glucose. Pour vous donner une comparaison, ce serait comme utiliser un Holter de tension artérielle qui permet de suivre sa tension sur une journée alors qu'on n'a pas de problème de tension. À quoi bon ? D'autant que l'on sait déjà ce qui permet de réduire le risque de diabète lorsqu'on est prédisposé, par exemple, si on a un antécédent familial, si on présente une obésité, ou si enceinte, on a eu du diabète gestationnel.

 Qu'est-il recommandé de faire dans ce cas-là ? "Il est recommandé de limiter la part calorique de son alimentation, en réduisant notamment ses apports en graisses, si on est en surpoids. Et il faut aussi limiter les sucres d'absorption rapide, comme les sucreries, les boissons sucrées, les céréales pour le petit-déjeuner, le pain blanc… car on sait aujourd'hui qu'ils augmentent la survenue d'un diabète", précise le diabétologue. L'activité physique est aussi un formidable moyen de prévenir le diabète. Plutôt que de s'équiper d'un capteur de glucose et d'être obsédé par son taux de sucre, il vaut mieux bouger !

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