L'anesthésiste reporte l'intervention "pour déjeuner" : une patiente réclame des sanctions disciplinaires

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Nelly Kinowski ne décolère pas. Admise le 10 avril à l'hôpital Rangueil (CHU de Toulouse) pour y subir une opération digestive, cette retraitée de 78 ans a vu son intervention décalée à la dernière minute, alors qu'elle était prête à être opérée.

Ce matin-là, Nelly Kinowski, à jeun et les intestins purgés depuis la veille, est conduite "à l'entrée du bloc", relate-t-elle à La Dépêche du midi. Les infirmières posent la perfusion et placent les électrodes. "L'heure tourne. Vers 12h15, l'anesthésiste débarque avec son micro-ordinateur dans la salle et lance : 'je m'en vais'", raconte la septuagénaire. La médecin serait partie "soi disant pour déjeuner", avance la patiente, laissant en plan le chirurgien, "qui était très colère", et entrainant le report de l'intervention. "Ça m'a mise dans une colère noire. J'ai dû passer sur le billard le lendemain. Il a fallu boire le même produit et rester à jeun. À mon âge, ce n'est pas anodin."

Si l'opération s'est "bien passée", Nelly Kinowski ne compte pas en rester là. Elle a saisi le service de conciliation du CHU, réclamant une sanction disciplinaire contre l'anesthésiste et une indemnisation pour le préjudice subi. Mais pour la direction de l'hôpital, l'anesthésiste n'a commis aucune faute. "Les interventions programmées se déroulent sur des plages d'environ cinq heures, notamment le matin entre 8h et 13h. La patiente concernée n'a pu être prise en charge pour son intervention qu'à 12h50, rectifie la direction. Les retards et aléas divers peuvent arriver et n'ont rien d'anormal. L'anesthésiste a fait le choix de ne pas lancer l'anesthésie sur ce créneau tardif, l'intervention devant durer un temps supérieur à 10 minutes. Cela dans un contexte où il n'y avait pas de perte de chance pour la patiente. C'est une manière de procéder qui s'inscrit dans des pratiques courantes."

Si sa demande n'aboutit pas, la retraitée envisage de porter plainte. "Je trouve anormal de laisser un malade, c'est de la mise en danger de la vie d'autrui."

[avec La Dépêche du Midi]