Quels sont les vrais pouvoirs de l'hypnose et de l'autohypnose ?

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Il s'agit d'une pratique qui remonte au moins au 18ème siècle avec Mesmer, le célèbre médecin viennois installé à Paris pour traiter ses patients

L'hypnose médicale (qui n'a rien à voir avec l'hypnose de spectacle !) s'est peu à peu constitué en discipline sérieuse que les neurosciences étudient et que les médecins et psychologues cliniciens utilisent en cabinet ou à l'hôpital.

Son efficacité a été prouvé pour certains troubles ou pathologies même si, nous le verrons, l'hypnose n'est pas une panacée. Mais depuis quelques mois, c'est une pratique qui peut inquiéter après l'affaire Gérard Miller. Des dizaines de femmes accusent le célèbre psychanalyste de viol et d'agressions sexuelles sous hypnose, jetant un voile noir sur cette pratique…

Nous verrons ce matin ce qu'est exactement l'hypnose ?.

Que dit la recherche scientifique ?

Quelles sont les règles qui encadrent cette thérapie ?

Un hypnothérapeute peut-il mettre sous emprise un patient ?

Pour en parler Ali Rebeihi reçoit :

  • Antoine Bioy, psychologue clinicien et directeur pédagogique du centre de formation Ipnosia
  • Constance Flamand-Roze, docteur en neuro-science, orthophoniste et hypnopraticienne
  • Grégory Ninot, professeur et chargé de Recherche à l'Institut du Cancer de Montpellier
  • Adrian Chaboche,  médecin et chroniqueur

Retrouvez ci-dessous des extraits de l'émission

Comment fonctionne cette immersion dans un état de conscience modifié ?

Adrian Chamboche définit l'hypnose avec une métaphore - une recette de cuisine avec trois ingrédients :

  • "Il faut des techniques de communication. Ce sont celles-ci que nous apprenons assidûment en formation, et cela demande une certaine maîtrise, une technique, une bonne connaissance.
  • Le deuxième ingrédient, c'est un état de conscience particulier (mais naturel) chez l'être humain, que l'on appelle plus largement la trance maintenant.
  • Le troisième ingrédient, c'est la relation thérapeutique. S'il n'y a pas de relation thérapeutique, s'il n'y a pas ce cadre de soins, on n'a pas le troisième ingrédient.

Et enfin, ce qui va transformer ces trois ingrédients, c'est l'intention de soin, l'intention hypnotique d'accompagner quelqu'un. Si nous n'avons pas ces ingrédients ou cette intention, c'est assez simple, on n'est plus dans le cadre de l'hypnose".

Antoine Bioy précise : "Le mot-clé, c'est métaphore. C'est-à-dire que le rapport que l'on a par rapport à la réalité n'est pas un rapport qui est d'abord un rapport de réflexion et de rationalité, il est d'abord un rapport de ressenti. On sent l'ambiance qu'il y a ici, la chaleur de certaines lampes qui sont là présentes... Et ce que va proposer l'hypnose, notamment avec les suggestions, c'est ce travail que l'on appelle métaphorique : ressentir quelque chose qui va être présent. Et cette notion de ressentpi va du coup faire que le corps va commencer à modifier son rapport à la réalité, d'abord dans ses perceptions, et par la suite, il va mettre des mots dessus".

Combien de séances sont nécessaires ?

"Parfois, une séance peut suffire" témoigne Constance Flamand Roze, Docteur en neuro-science et hypnopraticienne. Elle évoque un patient qui avait des douleurs chroniques depuis des années, qui avait essayé tous les antalgiques possibles. "Et finalement, on avait donné une couleur à cette douleur et on l'avait faite changer, la couleur. Il n'a plus jamais eu mal."

Quelles sont les pathologies où l'hypnose est réellement efficace ?

Les neurosciences étudient l'hypnose. Le chercheur Grégroy Ninot, qui a publié "100 médecines douces validées par la science", cite le rapport publié en 2015 par l'Inserm  : il y a effectivement des indications sur lesquelles des protocoles d'hypnothérapie vont être efficaces, mais qu'elle ne guérit pas tout. Tout l'enjeu est d'accélérer la recherche pour que, au-delà du traitement de la douleur, de l'anxiété, de certains troubles dépressifs ou du suffrage tabagique, il faut aller plus loin pour avoir des protocoles plus ciblés".

Il ajoute : "L'hypnose ne guérit pas des pathologies. En revanche, lorsqu'il y a des symptômes tels que la douleur, des comportements à risque, comme la consommation du tabac, effectivement, elle va avoir une significativité".