La Géorgie, dilemme et défi pour l'Union européenne

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L'orientation ouvertement prorusse du gouvernement est un casse-tête pour Bruxelles, qui a octroyé à l'ancienne république soviétique du Caucase du Sud le statut de candidat officiel à l'Union européenne, en décembre 2023.

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Manifestation contre le projet de loi sur l'« influence étrangère », à Tbilissi, le 3 mai. ZURAB TSERTSVADZE / AP

Les Européens ont encore du mal à y croire. Quatre mois seulement après avoir accordé à la Géorgie le statut de candidat officiel à l'Union européenne (UE), ils observent, médusés, le retour au Parlement du projet de loi controversé sur l'« influence étrangère » dans cette ancienne république soviétique du Caucase du Sud.

Le texte, calqué sur une loi russe de 2012 visant à réduire au silence la société civile et les médias indépendants, est jugé incompatible avec les valeurs démocratiques et européennes. Son adoption définitive, prévue d'ici à juin, mettrait en péril le rapprochement avec l'UE, inscrit dans la Constitution géorgienne et auquel aspire 80 % de la population.

A Tbilissi, des milliers de personnes manifestent chaque jour depuis trois semaines pour réclamer son retrait, sur fond de répression croissante. Mais, contrairement à mars 2023, lorsque le projet de loi avait été déposé la première fois au Parlement avant d'être abandonné sous la pression, le gouvernement semble sourd aux manifestations et aux condamnations internationales.

A Bruxelles, la situation inquiète au plus haut point. Après la répression dans les rues de la capitale géorgienne, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a diffusé le 1er mai un communiqué condamnant « les violences dans les rues de Tbilissi » et faisant part de ses « préoccupations concernant la loi sur l'influence étrangère ». Une intervention peu habituelle. « Ce n'est pas tous les jours que la présidente prend la parole. C'est dire l'état d'inquiétude au sein de la Commission », analyse-t-on du côté de l'exécutif européen.

Les Vingt-Sept s'alarment d'autant plus que l'homme fort de la Géorgie, l'oligarque milliardaire et fondateur du parti au pouvoir Bidzina Ivanichvili, a tenu lundi 29 avril un discours résolument antioccidental dans le pur style du Kremlin. Dans sa diatribe, véhémente et conspirationniste, il assimile les Occidentaux, l'opposition et la société civile géorgienne à des ennemis, accusés de fomenter une révolution pour renverser le gouvernement et déstabiliser le pays.

Cet homme discret, qui a obtenu la nationalité française en 2010 et que la France a récompensé par la Légion d'honneur en 2021, annonce également la répression de tout opposant au gouvernement après les élections législatives, prévues en octobre. Il conclut en assurant, contre toute évidence, qu'« en 2030, la Géorgie rejoindra l'UE ».

Test de crédibilité pour les Vingt-Sept

Outre les institutions européennes, les Etats membres sont eux aussi extrêmement préoccupés. Le ministre des affaires étrangères lituanien, Gabrielius Landsbergis, a assuré sur le réseau social X avoir « le cœur brisé en entendant la vision d'Ivanichvili pour l'avenir de la Géorgie (…). Nous sommes aujourd'hui choqués de voir les Géorgiens entraînés vers la non-liberté par ceux qui ont eux-mêmes le plus peur de la liberté ».

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