Starliner, l'autre gros problème de Boeing joue sa dernière carte

→ Оригинал (без защиты от корпорастов) | Изображения из статьи: [1]

Science 06/05/2024 15:00 Actualisé le 07/05/2024 15:26

La capsule Starliner de Boeing devait effectuer son premier vol habité vers l'ISS. Une mission qui arrive quatre ans après la certification de SpaceX, mais qui a encore été reportée.

ESPACE - La malédiction de Boeing ne prend pas fin. Avec le capot perdu lors du décollage d'un 737-800 et la porte d'un 737 Max qui s'est décrochée en plein vol à cause de boulons manquants, les incidents se sont multipliés dernièrement pour le constructeur américain. Et son nouveau défi, qui n'avait cependant rien à voir avec un vol en avion puisque c'est l'espace que visait Boeing avec sa capsule Starliner, est tombé à l'eau avec l'annonce ce mardi 7 mai dans la nuit du report du décollage. En cause : un problème technique.

Comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête de l'article, celle-ci devait décoller dans la nuit de lundi 6 à mardi 7 mai avec deux astronautes à bord pour un premier vol test habité. Un projet qui avait déjà quatre ans de retard par rapport à SpaceX.

L'aventure Starliner commence il y a déjà dix ans. Trois ans plus tôt, la Nasa envoyait pour la dernière fois une navette spatiale américaine dans l'espace, mettant fin au programme. Une décision prise à la suite de l'explosion de la navette Columbia et la mort des 7 membres de l'équipage en 2003.

La Nasa a donc besoin d'un nouveau fournisseur pour envoyer ses astronautes vers la Station spatiale internationale (ISS). Deux entreprises sont alors sélectionnées pour ce contrat : SpaceX et Boeing. Afin de les aider à développer leur vaisseau respectif, l'agence spatiale américaine alloue 4,2 milliards de dollars à chacune d'entre elles, avec pour objectif d'avoir les appareils d'ici 2017.

La victoire de SpaceX

Mais les problèmes s'accumulent pour les deux entreprises et les objectifs sont revus à la baisse. En 2020, l'entreprise d'Elon Musk réussit son premier vol habité vers l'ISS. C'est un coup dur pour Boeing, sur qui la Nasa avait particulièrement misé. D'autant plus que le constructeur américain avait dû avorter son premier vol test inhabité quelques mois plus tôt, car sa capsule n'avait pas pu être placée sur la bonne orbite à cause d'une défaillance d'un ordinateur à bord. Elle avait donc dû revenir sur Terre au bout de deux jours sans même avoir atteint l'ISS.

Tandis que SpaceX se voit obtenir sa certification de la Nasa pour les vols habités, et les missions à bord de son vaisseau Crew Dragon se multiplier, Boeing reste à la traîne. Il faudra attendre 2022 pour qu'enfin, sa capsule Starliner réussisse à atteindre l'ISS sans passager à bord.

Mais voilà : plusieurs problèmes sont détectés durant la mission. Une fois revenue sur Terre, la capsule retourne donc à l'usine. Cette fois avec des astronautes à bord, Boeing n'avait donc pas droit à l'erreur. Ce test devait être effectué à l'origine en juillet 2023. Mais alors que le délai se rapproche, Boeing finit par décaler son lancement à une date indéterminée.

Deux problèmes persistaient : le premier concernant les parachutes utilisés pour freiner la capsule lors de son retour sur Terre. La Nasa exige qu'en cas de problème deux parachutes sur les trois prévus, puissent supporter le poids de la capsule afin de ramener l'équipage sur Terre en toute sécurité, ce qui n'est malheureusement pas le cas pour Starliner. Le second concerne le ruban adhésif qui doit envelopper des câbles électriques à l'intérieur de la capsule et qui se trouvent être inflammables.

Et si tout était prêt du côté de Boeing pour le décollage, cette fois, c'est la fusée fusée Atlas V du groupe United Launch Alliance (ULA), qui a fait défaut. Une anomalie a été identifiée sur une valve du lanceur qui doit propulser la capsule Starliner en orbite. C'est pour cette raison que le vol a été reporté au 10 mai.

À voir également sur Le HuffPost :