Tout savoir sur la révision de la PAC de l'UE pour apaiser la colère agricole

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En janvier, les agriculteurs dénonçaient « le fardeau administratif » de la Politique agricole commune (PAC), en raison de critères environnementaux trop « contraignants », mais aussi de l'obligation des jachères. Face à cette colère agricole dans toute l'Union européenne, la Commission européenne avait proposé mi-mars d'assouplir certaines règles du pacte « vert ». La révision de ces textes s'est déroulée mercredi. Quel a été le vote ? Quelles mesures ont été supprimées ? Et quelles sont les réactions des différents partis politiques ? 20 Minutes fait le point.

Voté à une large majorité

Mercredi, le Parlement européen a approuvé cette révision de la PAC. Ces mesures, votées dans le cadre d'une procédure d'urgence, ont été approuvées à une large majorité (425 votes pour, 130 contre et 33 abstentions) lors de la toute dernière session plénière du Parlement, à quelques semaines des élections de juin. Ce vote a fait l'unanimité à droite et au centre de l'hémicycle européen.

Les mesures environnementales qui vont changer

Les eurodéputés ont approuvé le texte, qui supprime complètement l'obligation de laisser au moins 4 % des terres arables en jachères ou surfaces non productives (haies, bosquets, mares…), très critiquée par les organisations agricoles. L'obligation de rotation des cultures pourra être remplacée par une simple « diversification ».

En cas d'épisodes climatiques extrêmes, des dérogations sont possibles pour éviter des pénalités - et les exploitations de moins de 10 hectares seront exemptées de contrôles et de sanctions liés aux règles environnementales.

Au grand dam des ONG écologistes, la Commission européenne avait proposé d'assouplir une partie des critères « verts » que la nouvelle PAC imposait depuis seulement 2023 aux exploitations.

Les réactions des différents partis politiques

L'eurodéputé Anne Sander (membre du PPE, droite, premier groupe au Parlement) a salué « une réponse concrète au ras-le-bol des agriculteurs qui n'en peuvent plus de ce mille-feuille administratif ». Le ministre français de l'Agriculture Marc Fesneau a, quant à lui, souligné sur X (ex-Twitter) « une étape importante et très attendue par les agriculteurs français et européens », notant que la France avait été « à la pointe du combat pour la simplification des règles européennes ».

Christiane Lambert, présidente du Comité des organisations professionnelles agricoles de l'Union européenne et ex-patronne de la FNSEA, a remercié les eurodéputés qui ont voté « pour ces mesures de bon sens attendues par les agriculteurs ».

De leur côté, les Verts se sont en revanche insurgés contre l'adoption de ce texte. « Cette initiative sape les stratégies de l'UE en matière de climat, de biodiversité et de protection des sols », a déploré l'eurodéputé Benoît Biteau. Dans un communiqué, il a souligné qu' « aucune mesure significative n'[était] envisagée pour améliorer les revenus des agriculteurs et agricultrices ».

Pour Marco Contiero, directeur de la politique agricole européenne de Greenpeace, ce détricotage « ne sauvera pas les agriculteurs et nous rendra tous plus vulnérables aux conditions météorologiques extrêmes qui détruisent les récoltes et les moyens de subsistance ».

Après son approbation formelle par le Conseil, la loi sera publiée au Journal officiel de l'UE et entrera immédiatement en vigueur.