Les "fous de Dieu" au sein du gouvernement de Netanyahou bloquent tout espoir de paix

→ Оригинал (без защиты от корпорастов) | Изображения из статьи: [1]

Dans la guerre qui fait actuellement rage au Proche-Orient, tout est fait pour rendre la paix irréalisable. L'actuel gouvernement israélien où siègent plusieurs extrémistes religieux et autres suprémacistes juifs a balayé d'un revers de la main la solution à deux États que la communauté internationale appelait de ses vœux, et entend refouler tous les Gazaouis vers l'Égypte et évacuer la Cisjordanie, pour la création du Grand Israël. Le tout sur fond de prophétie eschatologique.

Si les fondamentalistes religieux ne sont actuellement qu'une minorité au sein de la population israélienne (13%), ils sont en forte augmentation ( +509% en 40 ans) et représentent 30% des habitants de Jérusalem.

Ecole ultraorthodoxe juive, où des bambins disent avoir "envie de tuer" des enfants arabes et pensent que ces derniers seront réduits en esclavage d'ici 10 ans. Nous sommes plus qu'étrangers à ce type de mentalité.

Et surtout, sur le plan politique, ils pèsent lourd. Ils ont miné toutes tentatives de paix - cf l'assassinat d'Yitzhak Rabin - et influencent fortement les décisions actuelles du gouvernement, Benjamin Netanyahou ayant besoin de cette frange dure et fanatique - Shass, UJT, Parti sioniste religieux, Force juive et Noam - pour rester en place.

À titre d'exemple, Ben Gvir n'a jamais renié être un fervent admirateur de Baruch Goldstein, le terroriste juif qui avait assassiné 29 Palestiniens en prière et blessé 125 autres avec une arme à feu automatique et dont le portrait orne le bureau de Bezalel Smotrich. Le premier est ministre de la Sécurité nationale, le second, ministre des Finances. Amichai Eliyahu, ministre du Patrimoine,  il déclarait en novembre dernier que le recours à la bombe atomique sur Gaza "était une possibilité". Ces infimes exemples sont, bien entendu, multipliables à souhait, mais ils donnent un aperçu du degré de fanatisme de certains membres de la Knesset.

Tous militent pour un état théocratique, soumis à la loi religieuse qui engoberait la Terre sainte dans sa totalité. Tous encouragent la colonisation sauvage des territoires palestiniens et cisjordaniens. Aucun ne désire la paix.

Quant à Benjamin Netanyahou, il n'est de secret pour personne que ses gouvernements successifs ont favorisé le Hamas. Comme l'écrivait Bernard Ravenel dans Confluences Méditerranée (N°54) :

"Il est clair qu'Israël n'exclut pas et peut-être souhaite l'écroulement définitif de l'actuel establishment palestinien laïque et nationaliste et la montée en force du Hamas. A ce moment-là un affrontement direct avec les islamistes présente certes le risque d'une violence accrue y compris en Israël mais offre au gouvernement Sharon l'avantage évident d'un large consensus international. Les Etats-Unis et surtout l'Europe considéreront comme négative la destruction de l'Autorité palestinienne, nationaliste et laïque, mais ils justifieront selon toute probabilité une guerre d'Israël contre l'islamisme politique. Les attaques israéliennes contre les activistes du Hamas augmentent la popularité du Hamas, et Sharon le sait comme il sait qu'elles provoqueront tôt ou tard de nouveaux attentats. L'enjeu est la délégitimation de l'Autorité palestinienne pour annuler les accords d'Oslo et le début d'une confrontation militaire ouverte avec la nouvelle force dominant dans les Territoires occupés, le Hamas. A ce stade, toute action d'Israël contre l'islamisme serait considérée comme licite en Occident, aux dépens comme toujours des droits du peuple palestinien."

Cette analyse, datant de 2005, met en lumière la responsabilité des gouvernements israéliens successifs dans l'attaque sanglante du 7 octobre.

Les choses sont donc beaucoup plus compliquées qu'elles ne paraissent et ne peuvent en aucun cas être réduites à "un affrontement entre la civilisation et la barbarie" comme on l'entend souvent. Ce que nos esprits sécularisés, à l'opposé de tout fanatisme, ont du mal à concevoir est que ce conflit territorial se double d'une guerre de religion, où deux messianismes s'affrontent. Deux radicalismes, que nous peinons à nous imaginer. Les Européens sont plus qu'étrangers à ce type de mentalité. Raison de plus pour arrêter de s'identifier à l'un ou à l'autre. 

Il faut informer, parce que la partialité des médias occidentaux est manifeste. Et comprendre, car la montée aux extrêmes au sein des deux populations peut nous mener à un conflit mondial. S'informer et comprendre, tout en gardant la tête froide, sans se déchirer pour un problème qui semble plus que jamais insolvable, la haine que se vouent les deux communautés leur étant constitutive. Et surtout, car comme l'écrivait Guillaume Faye :

"Il faut toujours éviter de se positionner par rapport aux autres. C'est une marque de soumission et de renoncement. Il faut se placer par rapport à soi-même, face aux autres. »

Ce n'est que quand l'Europe se sera recentrée, qu'elle aura repris la conscience et le contrôle d'elle-même, qu'elle pourra retrouver sa puissance. Et pourquoi pas, mettre un frein aux va-t-en-guerre qui nous conduisent à l'abîme.

Audrey D'Aguanno

Crédit photo : Capture Times of Israel

[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d'origine