« Les rappels sont de plus en plus négligés » : la coqueluche revient en force dans la région

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La vaccination contre la grippe, c'est aussi pour les enfants !

La vaccination contre la grippe est recommandée annuellement, notamment pour les personnes à risque telles que les plus de 65 ans, celles en situation d'obésité, celles souffrant de maladies chroniques, les femmes enceintes et les soignants. Récemment, la Haute Autorité de Santé (HAS) a également recommandé la vaccination antigrippale - sans la rendre obligatoire - pour l'ensemble des enfants et les adolescents, de 2 à 17 ans, même sans maladies associées (comorbidités).

On dit que la toux propre...

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La vaccination contre la grippe, c'est aussi pour les enfants !

La vaccination contre la grippe est recommandée annuellement, notamment pour les personnes à risque telles que les plus de 65 ans, celles en situation d'obésité, celles souffrant de maladies chroniques, les femmes enceintes et les soignants. Récemment, la Haute Autorité de Santé (HAS) a également recommandé la vaccination antigrippale - sans la rendre obligatoire - pour l'ensemble des enfants et les adolescents, de 2 à 17 ans, même sans maladies associées (comorbidités).

On dit que la toux propre à la coqueluche ressemble à un chant du coq - rien à voir avec « cocorico », c'est plutôt pour son caractère grave et répétitif. La coqueluche, et son cortège de rhume, fièvre, toux sèche, est une des maladies très contagieuses de la petite enfance, une infection bactérienne respiratoire d'évolution longue. Santé publique France vient de publier les données actualisées de surveillance de la coqueluche du réseau Renacoq en France, comme chaque année à la même époque.

Cette fois, le réseau signale une circulation plus importante de la maladie sur le territoire depuis le début de l'année. « Rien de très exceptionnel », note le docteur Karim Tararbit, médecin de veille sanitaire à l'agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine. « En fait, la coqueluche évolue par cycles de recrudescence tous les trois à cinq ans. Depuis le dernier pic de coqueluche, avec 162 cas rapportés en France, le nombre de cas n'a cessé de diminuer pour atteindre 34 cas en 2020 et 4 cas en 2021 chez les nourrissons. Nous attendions un rebond logique en 2022, qui n'a pas eu lieu, sans doute en raison des mesures sanitaires liées au Covid qui ont freiné les transmissions. »

Les cas se multiplient depuis fin 2023. Au premier trimestre de cette année 2024, une quinzaine de clusters situés en collectivités, crèches, écoles, haltes-garderie, ainsi qu'au sein de familles, totalisent 70 cas, tous signalés à Santé publique France, un chiffre qui continue de progresser. Ce phénomène inquiète un peu les autorités sanitaires car les remontées de cas groupés indiquent une reprise de la circulation communautaire de la bactérie, qui pourrait s'intensifier dans les prochains mois. Mais la coqueluche n'est pas une maladie à déclaration obligatoire, et nombre de cas, la plupart d'ailleurs, passent entre les mailles des filets des réseaux de surveillance. L'épidémie est bien au-delà des chiffres affichés par le réseau Renacoq.

Des cas groupés à Capbreton

« Nous constatons une augmentation du nombre de signalements, précise le docteur Tararbit. On est loin d'avoir une vision précise de la situation - a priori nous devrions être informés dès qu'il y a des cas groupés d'au moins deux malades dans la même collectivité. Mais des enfants qui toussent, qui ont le nez qui coule et un peu de fièvre ne sont pas toujours diagnostiqués. Nous avons cependant noté des cas groupés de sept enfants à Capbreton, dans les Landes. En avril, nous avons aussi eu des signalements d'adultes touchés, mais aucune hospitalisation pour la coqueluche n'a été mentionnée par le réseau. »

« La vaccination est obligatoire dès les premiers mois du bébé, qui risque gros s'il n'est pas vacciné, reprend le médecin de l'ARS. A priori, la première couverture en France est bonne, mais l'immunité ne dure pas plus de dix ans environ, et les rappels sont de plus en plus négligés. Aujourd'hui, le réservoir de la maladie est constitué par les jeunes adultes et adolescents sans couverture vaccinale ou avec une couverture vaccinale insuffisante. Cette maladie, beaucoup plus contagieuse que le Covid, peut se révéler très grave chez les nourrissons, ou chez les femmes enceintes qui n'ont pas toutes forcément un rappel avant la grossesse - or, le risque de fausse couche est réel, dans les cas graves. Dans l'idéal, il faudrait que l'entourage des bébés subisse un rappel pour créer un cocon autour. Quoi qu'il en soit, une mère bien vaccinée, pendant sa grossesse ou juste avant, protège son bébé durant les premiers mois de sa vie… »

Prévention et vaccination

Dans le cas où la maladie est diagnostiquée, il y a des mesures spécifiques à observer, notamment l'éviction de l'enfant, qu'il vaut mieux garder à la maison afin de limiter la possibilité de contagion dans des collectivités. La prescription d'antibiotiques s'impose pour les sujets qui n'ont pas été vaccinés ou les personnes à risque - soit âgées, soit immunodéprimées. Une mise à jour de la vaccination de la population exposée s'impose également.

« Il est évident que la vaccination est le premier des atouts pour juguler la maladie, reprend le docteur Karim Tararbit. La primo-vaccination précoce des nourrissons dès qu'ils sont en âge d'être vaccinés, environ à l'âge de 2 mois, est indispensable, mais l'administration de rappels à 6 ans, 11-13 ans et jusqu'à l'âge adulte sont largement conseillés pour maintenir un niveau d'immunité correct. On note aujourd'hui une augmentation du défaut de rappel de vaccination, qui sans doute est à l'origine de cette recrudescence. »