Sciences Po Paris: faut-il déloger les étudiants pro-palestiniens mobilisés?

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Dans la nuit de jeudi à vendredi, une cinquantaine d'étudiants ont campé dans Sciences Po Paris en solidarité avec la Palestine. Cette mobilisation survient deux jours après un premier rassemblement qui avait provoqué l'intervention des forces de l'ordre.

Après un rassemblement le 24 avril dans les locaux de Sciences Po Paris, qui s'est soldé par l'intervention de la police, d'autres étudiants se sont mobilisés au sein de l'établissement dans la nuit du jeudi 25 au vendredi 26 avril.

Une cinquantaine d'étudiants étaient présents en solidarité avec la Palestine dans le cadre du conflit qui l'oppose à Israël. Un nouveau rassemblement qui ressemble à ceux qui sont organisés dans les campus américains, pour les mêmes raisons.

Ces étudiants demandent notamment "une minute de silence pour les victimes palestiniennes, une suspension des sanctions disciplinaires contre les étudiants engagés, une condamnation du génocide à Gaza et une enquête pour couper les partenariats avec les sociétés/université complices du génocide".

Ce vendredi, les étudiants sont toujours installés dans Sciences Po Paris, d'après nos confrères de BFMTV. Les portes d'entrée de l'établissement sont bloquées et aucun cours n'a lieu.

Une absence de débat?

Face à cette prise de position de la jeunesse, bloquant l'accès à un lieu dédié à l'éducation et notamment à la pratique du débat, faut-il laisser à nouveau les forces de l'ordre intervenir pour les déloger?

Pour Yoann Taïeb, du collectif des victimes françaises du terrorisme palestinien, faire entendre la voix palestinienne est une démarche importante. Mais, "le problème est que ces gens qui forcent cette voix palestinienne ne sont pas pour le débat", affirme-t-il dans les Grandes Gueules.

"Je ne suis pas pour l'interdiction, mais il faut du contradictoire. Ces gens refusent tout débat et viennent avec leur argumentation qui est parole d'évangile", ajoute-t-il.

Si ces mobilisations sont prises en comparaison avec celles organisées sur les campus américains, Yoann Taïeb évoque le risque d'un climat de haine, qui se déroule déjà outre-Atlantique.

Sciences Po occupée par des étudiants, faut-il déloger ? - 26/04

"En France, on ne se rend pas compte de la réelle situation sur le terrain, car, aux Etats-Unis, les étudiants juifs vivent dans un climat de peur. Il y a des agressions physiques au point où les rabbins recommandent de ne pas se rendre sur les campus", explique-t-il.

Yoann Taïeb rappelle par ailleurs que ce type de mobilisation présente un risque sur le plan sécuritaire, bien que ces étudiants présentent leur action comme pacifique. "Vu le contexte actuel, il ne fait pas déconnecter le climat antisémite en France. Il suffit de pas grand-chose pour que ça dégénère", ajoute-t-il.