Guerre en Ukraine: «Il y a un décalage entre les mots et les actes» de Macron, dénonce Glucksmann

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Raphaël Glucksmann en meeting. RICHARD BOUHET / AFP

Alors que l'Ukraine manque cruellement de matériel pour faire face à la Russie, Raphaël Glucksmann plaide pour «un emprunt commun pour l'Europe de la défense» de 100 milliards d'euros.

«Si l'Ukraine s'effondre, c'est la paix et la sécurité du continent européen dans son ensemble qui est menacée». Invité ce vendredi matin de BFMTV, Raphaël Glucksmann est revenu sur le discours prononcé la veille par Emmanuel Macron. Pour le candidat de centre gauche aux élections européennes, si le président de la République a raison de considérer que «l'Europe est mortelle», le chef de l'État pèche par son inaction.

«Macron fait des grandes phrases mais derrière, ça ne suit pas. Il y a un décalage entre les mots et les actes», a dénoncé l'essayiste. «Au lieu de faire des grands discours, que la France agisse», a-t-il exhorté. Soucieux d'apparaître comme une alternative crédible à la majorité présidentielle, Raphaël Glucksmann a rappelé les mesures concrètes de son programme, notamment la mise en commun européenne des capacités de production de la défense. «Il nous faut un emprunt commun pour l'Europe de la défense. 100 milliards pour investir dans le réarmement de nos nations». Si le candidat tient parfois un discours aux accents fédéralistes, pour l'heure, il considère que la France ne doit pas partager son siège au conseil de sécurité de l'ONU. Toutefois, «une réforme profonde des institutions européennes», pourrait le faire changer d'avis.

«Les agences de notation, ce n'est pas la Bible»

Alors que les agences de notation Fitch et Moody's rendent ce vendredi soir leur verdict sur la note de la France, l'essayiste a fustigé l'importance accordée à ces agences «souvent nord-américaines» : «Les agences de notations, ce n'est pas la Bible (...) Je vous rappelle que Standards and Poor's avait donné un triple A à Lehmann Brothers juste avant l'effondrement qui a conduit à l'effondrement généralisé. Donc il faut arrêter de considérer que ces agences sont des paroles d'Oracle».

Raphaël Glucksmann a appelé de ses vœux sur BFMTV «un réel débat à avoir sur les finances publiques». Il a fait part de son opposition aux pistes d'économies du gouvernement : «Pourquoi quand on est face au déficit, quand on est face à la dette, pourquoi on va d'abord taper les droits des chômeurs?», s'interroge-t-il. Pour lui, s'il «n'y a pas d'argent magique, il y a de l'argent». Fidèle à son programme, le chef de file des socialistes propose notamment de taxer d'avantage «les milliardaires qui paient un taux d'imposition qui est plus faible que celui des classes moyennes par rapport à leur fortune», ou «les superprofits».

«La direction de Sciences Po a le droit d'évacuer»

Depuis la nuit de jeudi à vendredi 26 avril, un groupe d'étudiants occupe les locaux de Sciences Po Paris pour soutenir les Palestiniens. Lui-même étudiant à l'IEP de Paris entre 1999 et 2003, Raphaël Glucksmann a considéré que la direction de l'établissement pouvait légitimement faire évacuer les locaux : «Qu'on fasse preuve de solidarité à l'égard des Palestiniens, c'est digne, c'est noble. Après dans quelle atmosphère on le fait ? La direction de Sciences Po a le droit d'évacuer», a-t-il déclaré.