Les constructeurs automobiles chinois cachent-ils des infos à l'Europe ?

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Alors que l'Union Européenne enquête toujours sur les constructeurs chinois, il semblerait qu'elle n'arrive pas à avoir les informations nécessaires. Ce qui pourrait se retourner contre eux !

Alors que le président chinois Xi Jinping est actuellement en visite en France et en Europe, l'enquête sur les prix artificiellement bas des voitures électriques chinoises continue de battre son plein. Et elle est peut-être en train effectivement de se retourner contre les constructeurs automobiles de l'Empire du Milieu.

Pour rappel, l'Union Européenne a des soupçons (et des preuves !) sur d'éventuelles subventions versées par le gouvernement chinois permettant de garantir des prix bas lorsque les voitures électriques en question arrivent sur le Vieux Continent. Une concurrence déloyale pour les constructeurs européens qui ne peuvent pas s'aligner. Mais alors que l'UE s'est rapprochée des géants automobiles chinois BYD, Geely et SAIC, il semblerait qu'elle n'arrive pas à obtenir toutes les informations nécessaires à son enquête. Seraient-ils en train de mettre des bâtons dans les roues de Bruxelles ?

Un manque d'infos qui peut se retourner contre eux

Les Chinois refusent de transmettre les informations pour l'enquête© BYD

Selon Reuters, la Commission européenne a averti les trois constructeurs de véhicules électriques chinois qu'ils n'avaient pas fourni suffisamment d'informations pour son enquête. Même si apparemment, ce type d'avertissement est plutôt monnaie courante dans ces affaires de défense commerciale de l'UE, notamment avec la Chine, cela pourrait malgré tout se retourner contre les constructeurs chinois.

En effet, en l'absence d'informations suffisantes, l'UE pourrait combler les lacunes par les propres informations qui sont en sa possession. Et donc procéder à ses propres calculs à partir de là. Ce qui pourrait gonfler les chiffres et potentiellement être plus défavorable aux constructeurs chinois que ça ne devrait l'être réellement. Ce qui, si l'on va encore plus loin, conduirait à davantage de sanctions. De là à atteindre les 50 % de taxes qui seraient nécessaires pour endiguer l'invasion des voitures chinoises ? Rien n'est moins sûr.

Une enquête qui va trop loin ?

Dans ce nouvel épisode qui oppose l'Europe à la Chine, les constructeurs chinois cités ont malgré tout un droit de réponse sur ces accusations de ne pas donner toutes les informations demandées. Ainsi, si Geely a refusé de commenter, SAIC a précisé avoir « pleinement coopéré ». Mais de préciser : « Il convient de souligner que les informations commercialement sensibles - telles que la formulation de la batterie - ne devraient pas appartenir à cette catégorie. » Les enquêteurs ont-ils voulu aller trop loin ?

C'est en substance ce que défend aussi la Chambre de commerce chinoise de l'UE. Si elle a précisé que les allégations de non-coopération des entreprises n'étaient pas fondées et que les entreprises s'étaient prêtées au jeu des questions et autres inspections sur place, il semblerait en revanche que certaines demandes soient excessives, avec des délais serrés pour des documents détaillés.

L'enquête de l'UE, lancée en octobre, est prévue pour durer pas moins de 13 mois. Donc potentiellement jusqu'à novembre 2024. Sachant que l'Europe pourrait mettre en place des sanctions dès 9 mois d'enquête, une sorte de protectionnisme préventif. Ce qui se ressentirait immédiatement sur le tarif des voitures des marques chinoises avec des droits de douanes supplémentaires.

Publié le 06/05/2024 à 17:30