Sous-marin disparu : un an après l'implosion du Titan, qui a fait cinq morts, enfin une explication ?

→ Оригинал (без защиты от корпорастов) | Изображения из статьи: [1]

Près d'un an après la disparition du sous-marin Titan et des cinq passagers à son bord, une équipe de chercheurs américaine avance un début d'hypothèse pour comprendre ce qu'il s'est passé

Que s'est-il passé le 18 juin 2023, dans les profondeurs de l'Atlantique Nord ? La question demeure toujours, presque un an après la disparition du sous-marin Titan, avec à son bord cinq personnes, lors d'une expédition pour aller voir le Titanic. Le 23 juin 2023, cinq jours après le drame, le Canada avait annoncé avoir ouvert une enquête pour tenter de comprendre le déroulé des évènements qui ont mené à la disparition du submersible et la mort de ses passagers.

Des chercheurs de l'université de Houston avancent une hypothèse, publiée dans le journal Proceedings of the national academy of science (PNAS) et relayée par Newsweek. D'après le magazine américain, les chercheurs « ont étudié comment les structures à parois minces peuvent se déformer en raison de minuscules imperfections de leurs matériaux », avançant ainsi l'idée que l'implosion serait due au matériau utilisé pour fabriquer la coque et à ses imperfections.

Le phénomène étudié ici s'appelle le flambage, autrement dit une flexion qui apparaît en raison d'une instabilité plastique lorsqu'une coque (dans ce cas) est comprimée. Newsweek cite Roberto Ballarini, directeur de recherche et professeur de génie civil et environnemental, qui a précisé dans un communiqué que « les imperfections de la fibre de carbone utilisée pour construire la coque du Titan, aggravées par les dommages accumulés lors des plongées précédentes du navire, auraient pu le rendre vulnérable et aurait, finalement, provoqué l'effondrement de l'engin ».

Fragilité aléatoire

Le Titan était construit en fibre de carbone, comme le sont les voitures ou les avions. Ce matériau est très résistant mais peut se déformer en cas d'imperfection et s'il est soumis à une pression anormale. D'après Roberto Ballarini, « l'intégrité [du Titan] pourrait avoir été compromise par les dommages causés aux matériaux utilisés pour sa coque qui se sont accumulés au cours des nombreux voyages qu'il a effectués avant son effondrement ».

Les chercheurs ont testé la résistance d'une coque en fibre de carbone qui aurait déjà subi des dommages. Newsweek explique que « le flambage peut avoir commencé au niveau des imperfections les plus graves, mais comme les imperfections géométriques sont souvent réparties de manière aléatoire autour d'une coque comme celle du Titan, l'emplacement du flambage initial peut également être aléatoire. » Il reste donc encore des recherches à faire avant de connaître précisément l'emplacement de la faille initiale et de confirmer cette hypothèse.

L'Américain Stockton Rush, patron d'OceanGate qui exploitait le sous-marin Titan, était à bord du submersible, avec l'homme d'affaires britannique Hamish Harding (58 ans), l'ancien plongeur et militaire de la marine, le Français Paul-Henri Nargeolet (77 ans), le magnat pakistanais Shahzada Dawood (48 ans) et son fils Suleman (19 ans).