VIDEO. Toulouse : dans ce bâtiment unique au monde, les soignants se forment aux pires catastrophes

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Le CHU de Toulouse a dévoilé jeudi 25 avril 2024 le centre de Simulation environnementale et neurosensorielle. Un équipement unique au monde, destiné à la formation des soignants.

Le CHU de Toulouse a dévoilé son tout nouveau centre de simulation environnementale et neurosensorielle, un équipement unique au monde pour la médecine de catastrophe. (©Actu.fr/L.F.)

Par Lucie Fraisse Publié le 25 Avr 24 à 17:32  

Un incendie dans une usine chimique qui blesse grièvement plusieurs personnes. Une cuve de pesticides qui explose, touche les victimes et menace de contaminer les équipes de secours arrivées sur place. 

Ce scénario s'est déroulé à Toulouse jeudi 25 avril 2024. Fort heureusement, il est totalement fictif : il a en fait été testé par des équipes de soignants au sein de SENS, le tout nouveau centre de Simulation environnemental et neurosensorielle qui vient d'être installé sur le site du CHU de Purpan.

Un équipement unique au monde 

Le bâtiment imaginé par Cégélec Défense, a vu le jour sur le site du CHU de Purpan, à Toulouse. (©CHU Toulouse)

Un bâtiment qui a été présenté à la presse et aux officiels dans le cadre des deuxièmes rencontres internationales de réponse à la catastrophe, qui se tiennent jusqu'au 26 avril dans la Ville rose.

« On a eu l'idée de cet équipement il y a un peu plus de cinq ans, explique le docteur Benoît Viault, urgentiste au Samu 31 et responsable du projet. C'est un équipement unique au monde par son dimensionnement et ses capacités. »

Préparer les équipes

Ce bâtiment de 364 m² peut plonger les équipes de soignants dans n'importe quelle situation catastrophique ou presque : attentats, catastrophe naturelle, accident industriel, carambolage…

« On a d'abord des formations in situ dans des salles pour apprendre les gestes, détaille le Docteur Anne Raynaud-Lambinet, urgentiste. Une fois que les apprenants ont acquis les réflexes, on les met en situation réelle et on voit s'ils les ont toujours avec les troubles que peut apporter l'ensemble du dispositif. »

Pour accentuer l'impression de réel, des étudiants en médecine « jouent » les rôles des victimes. (©Actu.fr/L.F.)

« On peut apprendre à poser un garrot en cinq minutes, assis, devant une table et au chaud, abonde le docteur Viault.  Est-ce que ça veut dire que vous serez capable de poser un garrot correctement le jour où vous serez en train de vous faire tirer dessus, qu'il fera moins 5°C sous la neige ? C'est moins sûr. L'équipement doit permettre d'améliorer l'efficacité et la résilience des équipes. »

Immersion dans des conditions ultra réalistes 

Afin de plonger les équipes dans des conditions les plus réalistes possibles, ce nouvel équipement permet de simuler de nombreux paramètres :  sons, audios, variations de températures, pluie ou neige, vent mais aussi vibrations des tremblements de terre ou des explosions, odeurs du sang, de la chair brûlée… Un environnement visuel est aussi projeté sur les murs pour, par exemple, projeter le décor d'une usine en flammes afin d'accentuer le réalisme.

Autant de paramètres qui sont gérés à l'étage de la zone de simulation, derrière des ordinateurs.

La salle de supervisions est installée à l'étage du bâtiment. C'est là que les différents paramètres de la simulation sont réglés. (©Actu.fr/L.F.)

« Les soignants qui rentrent dans la salle ne savent pas à quoi ils vont être confrontés, détaille David Soules, ambulancier du Samu et régisseur de SENS. Mais attention, on n'est pas là pour faire de l'événementiel : tous les scénarios se font en fonction de leur intérêt pédagogique, on est là pour former les équipes médicales. »

Pour les soignants … et les autres 

Des équipes médicales qui pourraient à terme venir de toute la France pour s'entraîner à Toulouse, en condition du réel. Mais pas uniquement.

« L'équipement peut aussi servir à la formation des pompiers, des forces de l'ordre, de l'armée, des associations humanitaires, des agences de l'OMS…, détaille Benoît Viault. On a aussi un partenariat avec le Medes (la clinique du spatial à Toulouse) pour les astronautes. »

Au-delà de la formation, SENS doit aussi permettre de prévenir les réponses de stress post-traumatiques des équipes. Le centre a également une vocation scientifique, des projets de recherches y seront menés.

Le centre de simulation environnementale et neurosensorielle de Toulouse en vidéo : 

Le bâtiment a été construit à Toulouse et dans le Tarn, par Cégélec Défense. Des professeurs de médecine de l'université d'Harvard, aux Etats-Unis, ont été associés à la mise en place du projet SENS. 

L'équipement a coûté près de 3,5 millions d'euros, financés par la Région Occitanie, l'Europe et soutenu par le CHU de Toulouse.

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