À Nice, une patiente se fait vacciner six fois le même jour, le CHU mis hors de cause par le Conseil d'Etat

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Une jeune femme a reçu six injections de vaccin avant un voyage en Afrique. Rapatriée en raison de son état de santé préoccupant, le CHU a lui été mis hors de cause.

La rédaction Publié le 06/05/2024 à 16:45, mis à jour le 06/05/2024 à 16:45

Photo Dylan Meiffret

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Avant de s'envoler pour son voyage au Bénin, une femme de 19 ans a reçu six injections de vaccin en un seul et même jour. Elle entendait ainsi se prémunir contre "la fièvre jaune, la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, l'hépatite A, l'hépatite B, les méningites A, C, W135 et Y et les fièvres typhoïdes".

Mais cela n'a pas été sans conséquence pour sa santé, puisque son état s'est dégradé, à tel point que quatre mois plus tard elle est obligée d'être rapatriée en raison d'une "fibromalgie"  et un "syndrome de fatigue chronique associés à une pathomimie neurologique somatoforme", un trouble mental qui conduit à simuler une maladie, consciemment ou non. 

Si cette incident remonte à 2012 au centre hospitalier de Nice, le Conseil d'Etat vient tout juste de débouté cette ancienne patiente selon les informations de nos confrères d'Actu Nice. 

Elle demandait plus de 2 millions d'euros en "réparation"

Voyant que son état de santé s'était dégradé dans les mois qui ont suivi l'administration de tous les vaccins, la patiente avait alors décidé de saisir le tribunal administratif de Nice. Elle réclamait plus de 2,6 millions d'euros "en réparation des conséquences dommageables qu'elle estime avoir subies en raison des vaccins".

Mais sa requête avait été rejetée en 2021 par le tribunal administratif de Nice puis en 2022 par la cour administrative d'appel de Marseille. La patiente avait alors saisi en dernier recours le Conseil d'État, demandant au passage la somme de 3.500 € pour couvrir ses frais de justice.

Selon elle, l'arrêt de la cour administrative d'appel de Marseille est entaché d'une "erreur de droit": il n'aurait pas dû "écarter la faute du CHU de Nice" au prétexte qu'elle "avait donné son accord pour recevoir six vaccins dans la même journée". Dans son recours, la jeune femme estimait que ce "choix de lui administrer six vaccins" au même endroit "n'était pas conforme aux données de la science et révélait un manque d'attention du médecin à sa patiente".

Le Conseil d'État déboute sa demande

Mais dans son arrêt en date du 28 mars 2024 qui vient d'être rendu public, le Conseil d'État estime à son tour qu'aucun des arguments "n'est de nature à permettre l'admission du pourvoi ". La responsabilité de l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux (ONIAM) ne pourra pas davantage être engagée, selon la juridiction.

La cour administrative d'appel de Marseille avait en effet déjà jugé que rien ne permettait de prouver que "la fibromyalgie et le syndrome de fatigue chronique dont souffre la requérante seraient imputables de manière certaine" aux produits injectés, d'autant plus que "aucune complication locale" n'avait eu lieu au moment des six injections.