Anders Ravik Jupskas, politiste : « La violence d'extrême droite gagne du terrain en France »

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Tribune

Anders Ravik Jupskas

Politiste

Le directeur adjoint du Centre de recherche sur l'extrémisme de l'université d'Oslo explique, dans une tribune au « Monde », que l'Hexagone est l'un des rares pays d'Europe occidentale où le terrorisme et la violence d'extrême droite s'intensifient.

Publié le 22 avril 2024 à 05h00, modifié le 22 avril 2024 à 07h43 Temps de Lecture 3 min. Read in English

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La violence d'extrême droite, motivée par le nationalisme et l'autoritarisme, va croissant en France. Elle était à l'origine de 35 attaques graves entre 2019 et 2022 contre 30 entre 2015 et 2018. Depuis 2019, on dénombre trois attaques à l'issue fatale. Quant aux données préliminaires de l'année 2023, elles font état d'au moins 22 attaques graves, ce qui suggère une tendance nettement à la hausse.

Ces trente dernières années, la France a affiché un niveau de violence d'extrême droite moins élevé que bon nombre de ses pays voisins. Ainsi, entre 1990 et 2022, elle a connu 14 attaques fatales contre 24 pour l'Espagne, 30 pour le Royaume-Uni et pas moins de 98 pour l'Allemagne. Mais la violence dans ces pays a dernièrement reculé, contrairement à ce qu'il se passe en France.

Pour comprendre cette récente hausse qui touche l'Hexagone, il faut opérer une distinction entre deux types de violence de droite : la violence raciste, qui vise des minorités ethniques et religieuses, et la violence antigauche, qui vise des opposants politiques.

Dynamiques divergentes

La forme la plus courante de violence d'extrême droite, que ce soit en France ou ailleurs, est la violence raciste. Entre 2015 et 2022, environ 41 attaques graves ont été perpétrées contre des minorités ethniques et religieuses en France, dont plus d'un tiers contre des musulmans. L'islamophobie en général, ainsi que les réactions violentes contre le terrorisme islamiste, contribuent à ces niveaux élevés de violence raciste. Dans la plupart des autres cas, l'agresseur visait une personne qu'il considérait comme un immigré, un demandeur d'asile et/ou un réfugié. Comme l'Etat français limite les statistiques sur les origines ethniques, les informations disponibles sur les victimes proviennent exclusivement des médias et, dans de nombreux cas, des propos proférés par le ou les auteurs avant, pendant ou après l'attentat.

La violence antigauche distingue la France de nombreux autres pays d'Europe occidentale. De fait, la France détenait, en 2022, la deuxième part relative la plus élevée d'attaques visant des opposants politiques, derrière la Suède. Depuis 2015, 22 attaques les ont pris pour cible. Dans la plupart des cas, il s'agissait de militants antifascistes ou de gauche. Plus généralement, ce type de violence antigauche naît de tensions entre des groupes d'extrême droite agressifs, de plus en plus présents dans la rue, notamment à Lyon, à Paris, à Nantes, à Marseille et à Bourges, et des opposants qui cherchent à les contrecarrer, ces tensions conduisant à des bagarres, des embuscades et des attaques contre des bars antifascistes.

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