"Les moyens ne sont pas mis où il faut": des écoles renvoient les pièces de 2 euros des JO 2024

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En Lozère et dans le Tarn, plusieurs dizaines d'écoles ont décidé de renvoyer les pièces commémoratives de 2 euros sur les JO 2024, qui doivent être distribuées aux élèves de primaire. Le coût de l'opération (16 millions d'euros) ne passe pas.

Des écoles primaires vent debout contre le "livret JO". Ce livret pédagogique sur les Jeux olympiques de Paris, qui doit être distribué depuis le début de l'année 2024, est accompagné d'une pièce de 2 euros, fabriquée par la Monnaie de Paris et destinée à tous les élèves de CP au CM2 de France.

Coût total de l'opération selon le ministère: 16 millions d'euros. Un prix qui ne passe pas pour les enseignants, qui n'ont pas été consultés pour la réalisation du livret. Certains ont donc rendu les livrets aux services départementaux de l'Éducation nationale.

C'est le cas en Lozère. Des enseignants d'une quinzaine d'écoles ont rendu le livret ce mercredi, raconte la secrétaire départementale Force Ouvrière, Béatrice Lafon.

"Nous sommes entrés dans les locaux de l'inspection d'académie. Le secrétaire général est venu réceptionner les colis. Des mesures comme celles-là nous font dire que les moyens ne sont pas mis où il faut cette année. Nous avons trois fermetures de classe dans un département rural qui compte 81 écoles", pointe-t-elle.

La circulation d'argent interdite dans les écoles

Même action de la part d'une quarantaine d'écoles du Tarn, pour qui les pièces 2 euros n'ont pas leur place à l'école primaire. "Le livret pédagogique qui accompagne les pièces, pourquoi pas, mais de l'argent, c'est idiot. On ne comprend pas bien ce qui leur est passé par la tête. La circulation d'argent dans les écoles, c'est interdit, c'est dans la plupart des règlements intérieurs des écoles", explique Bastien Alberty, de la FSU Snuipp.

Et puis, il y a des inquiétudes sur ces pièces stockées parfois pendant plusieurs semaines dans les écoles, constate Nadia Alram, référente nationale école à l'UNSA.

"Il y a beaucoup d'écoles où il n'y a pas d'espaces sécurisés pour stocker de l'argent. Ça représente un risque de convoitise, un risque de vol", prévient-elle.

Dans le Tarn, l'académie a quant à elle elle assuré que les livrets seraient bien rendus aux élèves qui n'en ont pas eu.

Solène Gardré avec Guillaume Descours