Asie : des "confinements climatiques" se multiplient pour se préserver de la chaleur extrême

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Des Philippines à la Thaïlande en passant par l'Inde, depuis un mois l'Asie est frappée par des températures extrêmes, au point que plusieurs pays déclenchent des "confinements climatiques". Les chaleurs vont se poursuivre ces prochaines semaines.

Publié le 06/05/2024 09:58 Mis à jour le 06/05/2024 10:04

Temps de lecture : 2 min

Un véhicule d'une société municipale pulvérise de l'eau le long d'une route très fréquentée, pour abaisser la température en pleine canicule, à Dhaka,capitale du Bangladesh, le 27 avril 2024. (MUNIR UZ ZAMAN / AFP)

En Thaïlande, la recommandation officielle est tombée dimanche 5 mai : en raison des fortes chaleurs prévues ces deux prochaines semaines, les écoles doivent "privilégier" l'enseignement à distance. Inutile de faire venir les élèves. Il y a quelques jours encore, la température ressentie dépassait les 50°C.

Une situation identique aux Philippines et aussi au Bangladesh, l'un des pays les plus vulnérables aux effets de la crise climatique. Pour la deuxième année consécutive, le gouvernement bangladais a d'autorité fermé les écoles la semaine dernière. Quelque 33 millions d'enfants sont restés chez eux, la plupart sans possibilité de suivre un enseignement à distance.

Face à des températures extrêmes en Asie du Sud et en Amérique latine, plusieurs pays ont indiqué fermer leurs écoles et demandé aux habitants de rester chez eux. Un #confinement climatique appelé à se généraliser https://t.co/7J8d2nagvZ

— Novethic (@Novethic) May 2, 2024



À Hong Kong, des entreprises demandent à leurs salariés de privilégier le télétravail. Et pour limiter le nombre de morts, la plupart des pays ont, à un moment ou un autre ces dernières semaines, conseillé à la population de rester chez elle en raison d'un indice de chaleur jugé "extrêmement dangereux".

Le concept de "confinement climatique" et jours chômés

Le concept de "confinement climatique" sur le modèle de ce que la planète a vécu pendant le COVID-19 n'existe pas encore officiellement. Mais il s'impose de fait, alors que l'Asie vit la plus longue et la plus intense vague de chaleur de son histoire, selon l'Organisation météorologique mondiale.

L'Amérique latine a connu la même chose. L'Équateur et la Colombie notamment respirent malgré tout depuis ce week-end, grâce à un programme de "stimulation des pluies" consistant à libérer des molécules d'iodure d'argent dans les nuages. Les précipitations sont tombées en abondance.

Le gouvernement équatorien a pu rétablir le courant, qui a été coupé jusqu'à 13 heures par jour et Bogota a pu mettre fin au rationnement de l'eau potable. Mais en Colombie, pour ralentir l'activité économique et réduire la consommation d'eau et d'électricité, le 19 avril avait été décrété jour chômé dans le secteur public.

En Iran, premier confinement climatique en 2023

Ce n'est pas la première fois que des pays se mettent à l'arrêt en raison de la chaleur. En juin 2023, le régime de Téhéran modifie les horaires de travail des fonctionnaires pour leur permettre de commencer leur journée plus tôt et économiser de l'énergie. Début août, face à des températures dépassant parfois les 50 °C, il devient le premier pays à appliquer ce concept de confinement climatique... en imposant deux jours fériés d'affilée.

L'Iran a déclaré mardi deux jours fériés pour la fonction publique et les banques en raison d'une vague de chaleur inédite, avec des températures qui vont dépasser les 40 degrés Celsius dans les prochains jours, a annoncé l'agence officielle Irna pic.twitter.com/rZ56obzKwW

— Middle East Eye Fr (@MiddleEastEyeFr) August 1, 2023

Écoles, administrations, banques tout avait fermé et les 85 millions d'habitants incités à rester à la maison entre 10h et 16h. Officieusement, il s'agissait aussi pour le régime de masquer le fait que la pénurie d'électricité était liée à la chaleur autant qu'à la défaillance des infrastructures énergétiques.

C'est aussi dans les pays qui n'ont pas les moyens de s'adapter au réchauffement climatique que ce genre de contrainte risque de devenir la norme dans les années qui viennent.