En images. Crues historiques au Brésil : 78 morts, plus de 115 000 déplacés, le sud du pays « en zone de guerre »

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Près de 80 morts, plus de 115 000 déplacés, des écoles, prisons, aéroports bloqués… Le sud du Brésil est une « zone de guerre », après les inondations dévastatrices qui ont touché l'État de Rio Grande do Sul

« Notre État est une zone de guerre et il faudra mettre en place un traitement pour l'après-guerre », a averti le gouverneur Eduardo Leite lors d'une conférence de presse aux côtés du président Luiz Inacio Lula da Silva et de plusieurs ministres. Le chef de l'État a visité le Rio Grande do Sul, état agricole d'environ 11 millions d'habitants, l'un des plus dynamiques et riches du Brésil, pour la deuxième fois en quelques jours.

Les images aériennes montrent comment l'eau s'est emparée ces derniers jours de Porto Alegre, cité aux hautes constructions nombreuses et aux larges voies routières, où vivent 1,4 million d'habitants.

Porto Alegre, le 5 mai 2024. Plus de 3 000 militaires, pompiers et secouristes sont mobilisés pour le sauvetage d'habitants en plein désarroi dans cette capitale de l'état Rio Grande do Sul

RICARDO STUCKERT/AFP

L'aéroport de Porto Alegre n'a pas été épargné par les crues

RICARDO STUCKERT/AFP

Ici la ville de Canoas, juste au nord de Porto Alegre

RICARDO STUCKERT/AFP

Les appels aux dons pour les 341 localités touchées se multiplient, comme les gestes de solidarité. L'armée s'emploie en urgence à monter des hôpitaux de campagne, car des centaines de patients ont dû être évacués de centres de santé. Des écoles aux prisons, toutes les infrastructures sont affectées.

L'accès à l'eau est à l'arrêt dans 70 % de Porto Alegre et sa région métropolitaine, où des localités comme Canoas, Guaiba ou Eldorado sont intégralement inondées. Et l'eau continue d'avancer à Porto Alegre et alentour. Selon la municipalité, le fleuve Guaiba qui traverse la ville a atteint le niveau record de 5,30 mètres, bien au-delà du pic historique de 4,76 m recensé pendant les inondations de 1941.

Une femme secourue vers un centre médical dans le quartier Sarandi de Porto Alegre

ANSELMO CUNHA/AFP

Les secours s'organisent pour aider les victimes et les gestes de solidarité se multiplient. Ici dans la ville de Canoas, au nord de Porto Alegre

ALISSON MOURA/AFP

Coupés du monde

Plus de 18 000 personnes ont été accueillies dans des abris mis en place par les pouvoirs publics. Et plus de 115 000 autres personnes ont dû quitter leur domicile. Plus d'un million de foyers sont privés d'eau. Partout, les mêmes scènes se répètent : des habitants réfugiés sur leur toit dans l'attente de secours et de petites barques naviguant dans ce qui était des rues et des avenues.

Petite éclaircie dans le désastre, les précipitations ont nettement faibli dimanche, mais les autorités mettent désormais en garde contre les glissements de terrain.

Porto Alegre reste plus isolée que jamais. La principale station d'autobus est inondée et fermée et l'aéroport international a suspendu toutes ses opérations.

Dès les premiers jours (ici le 2 mai) l'armée était sur le terrain auprès des sinistrés

ANSELMO CUNHA/AFP

Des volontaires amènent de la nourriture, des soins médicaux et des habits aux victimes des crues

CARLOS FABAL/AFP