« Avec un score attendu de 32 % aux européennes, le Rassemblement national devrait affoler le patronat »

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Chronique

Jean-Michel Bezat

Si la dédiabolisation du parti d'extrême droite est loin d'être acquise parmi les chefs d'entreprise, ces derniers n'en restent pas moins prudents, redoutant qu'une condamnation de leur part ne soit contre-productive, explique, dans sa chronique, Jean-Michel Bezat, journaliste au « Monde ».

Publié le 06 mai 2024 à 04h00, modifié le 06 mai 2024 à 07h48 Temps de Lecture 4 min.

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Il faut s'appeler Henri Proglio et se « foutre » pas mal du qu'en-dira-t-on pour oser s'afficher avec Marine Le Pen dans un restaurant parisien fréquenté par l'élite économique française. L'ex-PDG de Veolia et d'EDF l'a fait, le 21 novembre 2023, au vu et au su de tous. Une semaine plus tard, les agapes chez Laurent de l'ancien proche de Jacques Chirac et de la leader du Rassemblement national (RN) se retrouvaient dans Le Canard enchaîné et faisaient les choux gras des conversations. Il flotte toujours un parfum sulfureux autour du parti d'extrême droite, et si l'on dînait avec ses dirigeants, ce serait avec une longue cuillère. La grande majorité des patrons s'y refuse encore.

La dédiabolisation du parti d'extrême droite est loin d'être acquise au sein du patronat et l'antienne revient à chaque élection : les chefs d'entreprise doivent-ils dénoncer la menace qu'il fait peser - au moins sur la bonne marche de l'économie et des entreprises françaises ? Ils répondent par le silence, à quelques exceptions près, comme lors des scrutins présidentiels de 2017 et 2022, ou ils font parler leurs organisations. Lors des deux duels Emmanuel Macron-Marine Le Pen de second tour, le Medef et la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) avaient quand même mis en garde contre une victoire de la candidate RN pour l'image de la France, la construction européenne et l'appétit des investisseurs étrangers.

A quelques semaines de l'élection européenne du 9 juin, l'enquête Ipsos pour Le Monde et le Cevipof, publiée le 29 avril, les a au moins rassurés sur un point : avec 7 % des intentions de vote, La France insoumise n'est plus une menace. C'est le RN qui devrait les affoler avec un score attendu de 32 %, deux fois celui de la majorité présidentielle. L'enjeu politique de ce scrutin est certes moins crucial qu'à la présidentielle, mais il dit beaucoup de choses sur la perception de l'Europe et il aura valeur de test à trois ans de l'échéance de 2027.

Les chefs d'entreprise n'en restent pas moins prudents. Ils savent qu'une partie de leurs salariés voteront pour le parti d'extrême droite et préfèrent ne pas s'immiscer dans un choix avant tout citoyen. Ils craignent aussi qu'une condamnation de la part de dirigeants aux rémunérations parfois exorbitantes ait l'effet inverse à celui attendu et nourrisse le discours populiste contre les élites. Et certains patrons de PME sont séduits par le discours protectionniste du RN, qui prône, en particulier, la préférence nationale dans l'attribution des marchés publics, pourtant contraire aux traités européens.

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