Au Togo, Faure Gnassingbé assuré de rester au pouvoir après la victoire de son parti aux législatives

→ Оригинал (без защиты от корпорастов)

Cet article vous est offert

Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous

Se connecter

Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Inscrivez-vous gratuitement

  • Le Monde Afrique
  • Togo

En vertu d'une nouvelle Constitution adoptée en avril, le chef de l'Etat demeure à la tête du pays pour au moins les six prochaines années.

Des listes électorales affichées à Lomé, lors des élections législatives et régionales togolaises, le 29 avril 2024. NOEL KOKOU TADEGNON / REUTERS

Le parti du président togolais, Faure Gnassingbé, a largement remporté les élections législatives du lundi 29 avril au Togo, a annoncé samedi 4 mai la commission électorale nationale indépendante (CENI), ce qui va permettre au chef de l'Etat de rester au pouvoir en vertu d'une nouvelle Constitution adoptée en avril.

L'Union pour la République (Unir), le parti présidentiel, a obtenu 108 députés sur 113, selon les résultats provisoires annoncés à Lomé par le président de la CENI, Dago Yabré, après un décompte retransmis en direct sur la chaîne de télévision nationale. Le taux de participation a été de 61 %, selon la CENI.

Ces résultats, qui doivent encore être confirmés par la Cour constitutionnelle, constituent un triomphe pour le parti M. Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005 à la suite de son père, resté près de trente-huit années à la tête de l'Etat. Il devrait rester le maître des destinées du Togo pour au moins les six prochaines années.

La nouvelle Constitution, adoptée le 19 avril par les députés sortants, a fait basculer le pays d'un régime présidentiel vers un régime parlementaire. Le pouvoir réside désormais entre les mains d'un président du conseil des ministres, lequel est automatiquement le chef du parti majoritaire à l'Assemblée nationale. Ce qui est le cas de Faure Gnassingbé, président d'Unir.

Se maintenir indéfiniment au pouvoir ?

Cette réforme constitutionnelle a été vivement critiquée par l'opposition togolaise et des organisations de la société civile, qui ont dénoncé un « coup d'Etat institutionnel » et y voient une manière pour M. Gnassingbé de se maintenir indéfiniment au pouvoir.

Selon la précédente Constitution, le chef de l'Etat n'aurait pu briguer qu'un seul dernier mandat en 2025. L'opposition affirme que l'abolition du suffrage direct pour élire le chef de l'Etat permettra à ce dernier d'être reconduit sans limitation de mandats tant que son parti remportera les scrutins législatifs.

Pour le parti au pouvoir, au contraire, la réforme constitutionnelle rend les instances du pouvoir plus représentatives. Selon la nouvelle Constitution, le président de la République, nommé par les députés pour quatre ans, n'a qu'une fonction honorifique.

Les élections se sont déroulées dans le calme lundi 29 avril, malgré un climat politique tendu. Dans les jours qui ont suivi, plusieurs organisations internationales se sont dites satisfaites de la tenue du scrutin. La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), l'Union africaine (UA) et l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) ont déclaré mercredi se féliciter « de la mise en place d'un cadre permanent de concertation », ainsi que du « bon déroulement de la campagne électorale » et ont salué « la tenue des élections dans le calme ». La veille, une mission électorale de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD) avait jugé que le scrutin avait été « libre, équitable et transparent ».

Manifestations interdites depuis 2022

De leur côté, certaines voix de l'opposition ont commencé à critiquer le déroulement des élections. Nathaniel Olympio, président du Parti des Togolais (PT, opposition) a regretté mercredi sur le réseau social X que « les organisations internationales [aient] validé les élections frauduleuses » de lundi, déplorant qu'elles aient déployé « moins de soixante-dix observateurs » dans tout le pays.

La Dynamique pour la majorité du peuple (DMP, regroupement de partis politiques de l'opposition et d'organisations de la société civile) a affirmé avoir constaté tout au long de la journée électorale « un nombre abusif de votes dans plusieurs centres », des « retards dans le démarrage du vote » et des listes électorales « pas affichées ».

Suivez-nous sur WhatsApp

Restez informés

Recevez l'essentiel de l'actualité africaine sur WhatsApp avec la chaîne du « Monde Afrique »

Rejoindre

Treize partis politiques et organisations de la société civile au Togo ont déposé en avril un recours devant la Cour de justice de la Cedeao pour réclamer le retrait de la nouvelle Constitution du pays. Les tentatives de l'opposition de manifester pour protester contre la nouvelle Constitution sont restées lettre morte, les autorités ayant empêché les leaders de l'opposition de se réunir. Au Togo, les manifestations sont interdites depuis 2022, après une attaque au grand marché de Lomé au cours de laquelle un gendarme avait été tué.

Le Monde avec AFP

Lecture restreinte

Votre abonnement n'autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d'informations, merci de contacter notre service commercial.