"Trois travailleurs décèdent chaque jour en France": déplore la CGT, mobilisée ce jeudi à Nice pour la sécurité au travail

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La CGT s'est mobilisée ce jeudi à Nice à l'occasion de la journée de la santé et la sécurité au travail. Elle rappelle qu'en 2023, "près de 1 300 personnes sont mortes au travail" et 5 personnes ont perdu la vie dans les Alpes-Maritimes depuis le début de l'année.

Axelle Truquet Publié le 25/04/2024 à 20:00, mis à jour le 25/04/2024 à 20:00

Des membres et sympathisants de la CGT se sont mobilisés pour la journée de la santé et la sécurité au travail, ce jeudi devant une antenne de la CPAM de Nice. (Photo Ax.T.)

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Chaque jour, trois travailleurs partent de chez eux le matin, embrassent leurs enfants, leur conjoint(e)... mais ils ne les reverront jamais. En 2023, on a recensé en France près de 1.300 morts au travail. Et dans les Alpes-Maritimes, il y en a déjà eu 5 depuis le début de l'année, déplore Patrick Santo, secrétaire de l'union départementale 06 de la CGT. Ces chiffres font froid dans le dos: c'est beaucoup trop pour la sixième puissance économique mondiale! »

Il participait ce jeudi matin à une mobilisation devant une antenne de la CPAM à Nice. "Cela s'inscrit dans la journée mondiale de la santé et la sécurité au travail. En principe, c'est le 28 mais on l'a avancée car cela tombait un dimanche. Nous nous sommes rassemblés pour rappeler qu'une seconde d'inattention peut être fatale. Or, bien souvent, les accidents se produisent parce que les employeurs mettent la pression sur les salariés pour qu'ils avancent vite. Et quand il y a des chaînes de sous-traitance, tout le monde se renvoie la balle."

"Mort lente des salariés"

"Il y a un management agressif, poursuit Dominique Larose, de l'union départementale CGT Commerces, cela conduit à la mort lente des salariés. Combien arrivent à la retraite éreintés et en mauvaise santé? Regardez aussi la multiplication du nombre de burn-outs, c'est symptomatique d'un mal-être au travail."

Lotfi Chaouad est quant à lui représentant du personnel et délégué CGT dans une entreprise d'armatures béton. Il analyse: "outre la pression, les cadences importantes, beaucoup de salariés du BTP sont étrangers. Ils ne parlent pas toujours bien français et ne connaissent pas leurs droits alors ils n'osent pas se plaindre." "Il y a des gens qui ne déclarent pas leur accident de travail de peur d'être catalogués et, parfois, c'est même pire: c'est le patron qui incite l'employé à ne pas le faire, constate Hicham Ftaita délégué syndical CGT de GTM Azur (groupe Vinci). Donc les chiffres officiels ne sont pas corrects, en réalité, il y a bien plus d'accidents de travail."

"Nous sommes confrontés à un autre problème: il n'y a pas assez d'inspecteurs et de médecins du travail. Dans ces conditions, comment faire reconnaître toutes ces souffrances, physiques et psychologiques?" interroge Dominique Larose qui conclut: "nous ne cachons pas notre inquiétude: les choses semblent empirer chaque année et ce, dans tous les secteurs."