Guerre en Ukraine : Poutine ordonne des exercices nucléaires impliquant des troupes près de la frontière

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« Une série de mesures seront prises pour s'entraîner à la préparation et à l'utilisation d'armes nucléaires non stratégiques » assure Moscou

Le président russe Vladimir Poutine a ordonné la tenue d'exercices nucléaires « dans un futur proche » impliquant notamment des troupes basées près de l'Ukraine, en réponse « aux menaces » de dirigeants occidentaux envers Moscou, a annoncé lundi le ministère de la Défense.

« Au cours de l'exercice, une série de mesures seront prises pour s'entraîner à la préparation et à l'utilisation d'armes nucléaires non stratégiques », a déclaré le ministère dans un communiqué publié sur Telegram. Cet entraînement vise à « maintenir la préparation » de l'armée, à la suite de « déclarations provocatrices et menaces de certains responsables occidentaux à l'encontre de la Russie », a-t-il ajouté.

Ces dirigeants ont « parlé de la volonté et même de l'intention d'envoyer des contingents armés en Ukraine, c'est-à-dire de placer des soldats de l'Otan face à l'armée russe », a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Emmanuel Macron a récemment réaffirmé que l'envoi de troupes occidentales au sol n'était pas exclu si Moscou perçait « les lignes de front » ukrainiennes.

« Maintenir la préparation »

Ces exercices impliqueront l'aviation, la marine et des forces du district militaire Sud, qui est basé tout près de l'Ukraine et couvre notamment des régions ukrainiennes dont Moscou revendique l'annexion. La date et le lieu de ces exercices n'ont pas été précisées. En octobre 2023, la Russie avait annoncé que Vladimir Poutine avait supervisé des tirs de missiles balistiques lors de manœuvres militaires visant à simuler une « frappe nucléaire massive » de riposte par Moscou.

Lors de ces exercices, un missile balistique intercontinental Iars avait été tiré depuis le cosmodrome de Plessetsk, dans le nord de la Russie, et un autre missile balistique Sineva depuis un sous-marin en mer de Barents.

Leur tenue avait été rendue publique le jour même où la Chambre haute du Parlement russe, le Conseil de la Fédération, avait approuvé la révocation de la ratification du Traité d'interdiction des essais nucléaires (TICEN). Depuis le début du conflit en Ukraine en février 2022, le président a soufflé le chaud et le froid sur un possible recours à l'arme nucléaire.

La Russie a déployé durant l'été 2023 des armes nucléaires tactiques en Biélorussie, son plus proche allié et voisin de l'Union européenne. La doctrine nucléaire russe prévoit un recours « strictement défensif » à l'arme atomique, en cas d'attaque de la Russie avec des armes de destruction massive ou en cas d'agression avec des armes conventionnelles « menaçant l'existence même de l'État ».