« On se demande comment il n'y a pas plus d'accidents du travail » : la CGT dépose une plaque en hommage aux victimes à Bordeaux

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Le dépôt de gerbe a eu lieu place Sainte-Eulalie. © Crédit photo : Ch. L.

Publié le 25/04/2024 à 18h10.

Mis à jour le 26/04/2024 à 9h11.

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Dans le cadre de la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, l'Union CGT de la Gironde a organisé un « hommage aux morts au travail » jeudi 25 avril. Dont elle rend le gouvernement et le patronat largement responsables

Le 28 avril est la date de la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail. L'Union CGT de la Gironde a pris les devants ce jeudi 25, en déposant une gerbe et une plaque en « hommage aux morts au travail décédés lors d'un accident ou des suites d'une maladie professionnelle » place Sainte-Eulalie, à Bordeaux. On compte chaque année 1 000 morts au travail ou par le travail en France, dénonce le syndicat. Il y en a eu 11 en Gironde en 2023 et on en est déjà à six pour les quatre premiers mois de 2024.

La démarche a été menée « en attendant qu'une plaque officielle soit posée et inaugurée par la mairie de Bordeaux, comme elle s'y est engagée », mais ce sont avant tout le gouvernement et le patronat qui sont visés. Au premier, Stéphane Obé, secrétaire de l'Union départementale CGT, reproche la disparition des comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) dans les entreprises, le « recul des prérogatives des représentants du personnel » ou un manque d'inspecteurs du travail « auxquels il faudrait donner de plus larges compétences ».

La plaque installée « en attendant qu'une plaque officielle soit posée et inaugurée par la Mairie de Bordeaux, comme elle s'y est engagée ».

Ch. L.

Au second, la CGT reproche une absence trop fréquente de mesures de protection pour les salariés. « Il suffit de lever la tête sur les chantiers de Bordeaux pour voir des gens qui travaillent sans être attachés et sans filets. On se demande comment il n'y a pas plus d'accidents du travail. Tout cela fonctionne par des délégations de responsabilité au chef de chantier ou par de la sous-traitance en cascade. Les entreprises ne sont pas toujours condamnées. Ou pas condamnées aussi lourdement qu'elles le devraient. »

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À ce titre, la CGT a appelé à un rassemblement le 13 mai devant le tribunal judiciaire de Bordeaux, où un jugement doit être rendu après qu'une société de couverture de Villenave-d'Ornon a fait appel d'une condamnation à 50 000 euros d'amende. Le 17 septembre 2020, un de ses salariés, Steven Jaubert, mourait des suites d'une chute, cours de la Somme à Bordeaux, alors qu'il ne portait ni casque ni harnais. L'entreprise avait été reconnue coupable d'homicide involontaire. « Le fait qu'elle critique cette condamnation est tout simplement indigne », estime Denis Boutineaud, secrétaire de la CGT construction-bois-ameublement.