« Warren Buffett prévient qu'après sa disparition "[il] pourrai[t] essayer de revenir et de hanter ses successeurs" »

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  • Économie
  • Pertes et profits

Chronique

Philippe Escande

Les caisses de la société Berkshire Hathaway se sont encore remplies, atteignant 189 milliards de dollars au premier trimestre. Seul risque potentiel pour Greg Abel, le remplaçant désigné de M. Buffett, 93 ans, la part prépondérante dans son portefeuille de l'investissement dans Apple, explique Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».

Publié le 06 mai 2024 à 12h15, modifié le 06 mai 2024 à 13h01 Temps de Lecture 1 min.

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Warren Buffett, fondateur de Berkshire Hathaway, lors de l'assemblée générale des actionnaires à Omaha, le 4 mai. SCOTT MORGAN / REUTERS

L'ambiance était à la fois euphorique et crépusculaire. La dernière assemblée générale des actionnaires de Berkshire Hathaway, ce samedi 4 mai, était peut-être la dernière de son fondateur Warren Buffett. A 93 ans, le sage d'Omaha, sa ville chérie du Nebraska, s'est senti seul à la tribune. Son complice de toujours, Charlie Munger, n'était plus là, décédé le 28 novembre 2023 à l'âge de 99 ans.

Il n'était pourtant pas si seul que cela. Des milliers d'actionnaires fans étaient venus l'applaudir et, à ses côtés, siégeait Greg Abel, le Canadien de 61 ans, intronisé comme son successeur. Warren Buffett a donc tout prévu et même prévenu qu'après sa disparition « [il] pourrai[t] essayer de revenir et de hanter ses successeurs », s'ils ne prenaient pas les bonnes décisions.

Les actionnaires comptent bien sur le fantôme de M. Buffett pour poursuivre le plus formidable succès financier de l'histoire de la Bourse américaine. Encore cette année, les résultats exceptionnels des entreprises et participations du groupe ont porté sa trésorerie à un niveau record de 189 milliards de dollars (176 milliards d'euros). La capitalisation boursière de Berkshire Hathaway dépasse désormais les 860 milliards de dollars, au niveau des meilleures valeurs technologiques.

Enthousiasme des actionnaires

On comprend donc l'enthousiasme de ses actionnaires. Car Berkshire Hathaway n'est pas un fonds d'investissement qui se rémunérerait sur des commissions, mais une société ordinaire qui n'enrichit ses porteurs que par ses dividendes, ses rachats d'actions et par la progression de son cours de Bourse. Le Wall Street Journal a récemment calculé qu'un investissement de 1 000 dollars dans l'indice de la Bourse américaine en 1965, au début de l'aventure de Warren Buffett, le Standard & Poors 500, représenterait aujourd'hui 300 000 euros. Joli gain dû à la progression des marchés, mais pas grand-chose par rapport aux 42 millions de dollars que seraient devenus ces mille dollars investis dans Berkshire Hathaway. La société a fait 142 fois mieux que la Bourse. Une performance unique pour une entreprise qui longtemps n'a pas revendu les entreprises qu'elle achetait.

Greg Abel part donc sur des bases tellement solides que l'entreprise doit rendre l'argent à ses actionnaires faute de belles opportunités sur des marchés américains au plus haut. Mais il hérite d'une question majeure. Une bonne partie de la performance récente de la société provient de l'investissement massif depuis 2016 dans des actions Apple. A elles seules, elles valent 157 milliards de dollars, soit la moitié de tout le portefeuille. N'est-ce pas un trop grand risque au moment où Apple peine à trouver de la croissance ? Le fantôme de Warren Buffett n'est pas encore là, mais il hante déjà les nuits de ses successeurs.

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