"Je ne renoncerai jamais !" Son anesthésiste avait quitté le bloc pour "partir déjeuner", elle adresse une lettre incendiaire à l'hôpital

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l'essentiel Nelly Kinowski ne décolère pas. Elle insiste pour que l'anesthésiste, censée la plonger dans le sommeil mais ayant choisi de prendre sa pause déjeuner, subisse de sévères sanctions. Pour cela, elle a écrit une lettre incendiaire au directeur du CHU de Toulouse. 

Son compagnon a tenté de l'en dissuader, mais Nelly Kinowski ne l'a pas écouté. "Je lui ai dit, Robert, c'est mon problème, pas le tien, je ne renoncerai jamais. Ce genre de choses ne doit plus se reproduire", martèle cette retraitée de 78 ans. Cette habitante de Montlaur, petite bourgade au sud-est de Toulouse est passablement remontée contre une médecin anesthésiste expérimentée de l'hôpital Rangueil. Elle veut absolument que des "sanctions disciplinaires" tombent à l'encontre de cette praticienne qui a préféré "prendre sa pause déjeuner" plutôt que de procéder à son endormissement avant une opération digestive.

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"Son comportement a été totalement irrespectueux, particulièrement envers une femme de mon âge, sans mentionner l'équipe médicale du bloc opératoire qu'elle a abandonnée pour aller se restaurer !", tonne l'ancienne technicienne de France Télécom.

"Le chirurigien était très en colère"

L'intervention chirurgicale avait dû être repoussée d'une journée. "Il a fallu que je consomme de nouveau quatre litres d'un affreux liquide pour purger les intestins. Cette histoire m'a traumatisée. J'en fais des nuits blanches, j'ai des yeux comme si j'avais fait la fête pendant une semaine", se désole Nelly. Le 20 avril, elle a adressé une lettre recommandée à Jean-François Lefebvre, le directeur du CHU de Toulouse dont dépend l'hôpital de Rangueil et à Fati Nourhashemi, la présidente de la commission médicale d'établissement pour "demander réparation".

En voici quelques extraits : "J'ai été conduite au bloc à 12 h 15. On m'a préparée pour l'intervention en me posant une perfusion et des électrodes en attendant le docteur anesthésiste. Elle a décidé de ne pas intervenir. Elle est partie, soi-disant pour déjeuner, et m'a dit : vous reviendrez un autre jour […] J'ai insisté pour que l'on trouve un autre anesthésiste, cela n'a pas été possible. […] Mon chirurgien était très en colère […] J'ai passé deux nuits blanches […] Je vous demande de prendre en compte mon désarroi et ma détresse."

Par ailleurs, elle s'est rendue avec Robert à la permanence du tribunal administratif vendredi dernier. "Je voulais avoir des infos précises sur mes droits et sur les éventuelles actions que je pouvais engager. Un monsieur très sympathique m'a conseillé d'attendre un ou deux mois et de mon courrier au CHU avant de saisir le tribunal", détaille-t-elle.

Elle est d'autant plus décidée à aller jusqu'au bout qu'elle a reçu le soutien massif des habitants de sa commune. "Aux clubs de gym et de marche, tout le monde est à fond derrière moi. J'ai également reçu une trentaine de coups de fil d'amis ou de connaissances m'enjoignant à ne rien lâcher."