Climat. Montée du niveau de la mer : 60 000 logements pourraient être inhabitables dans la région d'ici 2100

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Même si les prévisions sont "pessimistes", des dommages significatifs pourraient apparaître sur les côtes vendéennes d'ici à 25 ans. Le montant des assurances pourrait également monter.

Dans le pire des scénarios, presque 60 000 logements seront inhabitables en Vendée et en Loire-Atlantique d'ici à 2100. C'est le futur que présente le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema) dans deux études publiées vendredi 5 avril. 

En 2100, près de 60 mille logements ne seront plus habitables en Pays de la Loire à cause du recul du trait de côte, selon les prévisions du Cererma. • © Cerema

Les deux études de la Cerema identifient 500 communes qui seront dès 2028 situées dans des zones côtières inhabitables. La Vendée fait partie des cinq territoires les plus touchés de l'Hexagone à l'horizon 2050. 

Le reportage sur la commune de Saint-Hilaire-de-Riez en Vendée de Juliette Poirier et Boris Vioche et Julien Dadone Durand 

Impacts sur les logements 

Face à la progression des océans, certaines zones côtières deviendront rapidement inhabitables. Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a alerté sur cette progression de l'érosion des côtes sur TF1, jeudi 4 avril.

#LE20H | L'objectif du Gouvernement : lutter contre le réchauffement climatique.

Cela passe aussi par l'adaptation de notre pays à ses effets. C'est le message que j'ai porté ce soir.

pic.twitter.com/IvkIF7Wbne

— Christophe Béchu (@ChristopheBechu) April 4, 2024

"Il faut dire qu'on aura des zones qui seront inhabitables" a déclaré le ministre. Au sein de ces zones particulièrement à risque, il y a la Vendée.  

En 2050, près de 400 logements devraient être touchés par le recul du trait de côte en Pays de la Loire. • © Cerema

Dans ses rapports, le Cerema envisage trois scénarios : 2028, 2050 et 2100. Les projections à court terme ne sont pas alarmantes pour la région Pays de la Loire. Mais dès qu'on approche 2050, les choses se compliquent. 

Près de 400 logements risquent de devenir inhabitables dans la région, dont 319 uniquement en Vendée. Il s'agit de près de 10 % de l'ensemble des logements impactés par le recul du trait de côte sur l'ensemble du territoire métropolitain. Ces habitations sont estimées à près de 70 millions d'euros. 

En 2100, le Cerema estime que 59 500 logements en Pays de la Loire seront inhabitables en raison du recul du trait de côte. • © Cerema

Cinquante ans plus tard, le dernier scénario du Cerema estime que ce seront presque 60 000 logements touchés par ce grignotage du littoral, c'est 150 fois plus qu'en 2050.  

Les habitations concernées par ce scénario sont estimées à 13,23 milliards d'euros. Cette dernière prévision présente des chiffres bien plus élevés, mais la direction du Cerema le rappel, il s'agit d'une prévision très pessimiste. "Le scénario de 2100, est un scénario qui montre ce qui se passera si on n'agit pas" souligne Sébastien Dupray, à la tête de la Direction technique risques, eaux, mer du Cerema. 

C'est un scénario qui incite à l'action

Sébastien Dupray

Directeur de la Direction technique risques, eaux, mer du Cerema

Des prévisions alarmantes qui ont aussi un coût. Christophe Béchu a également rappelé l'augmentation probable du prix des assurances dans les années à venir.

Les communes touchées par les prévisions de 2100 en Pays de la Loire sont nombreuses. On retrouve Guérande, Donges, Saint-Nazaire, l'île de Noirmoutier, Saint-Jean-de-Monts, Les Sables-d'Olonne, La Tranche-sur-Mer et La Faute-sur-Mer. 

Ce sont aussi 394 km du réseau routier de la région qui pourraient être inutilisables. Comme la D 758, dont une bonne partie devrait se retrouver sous l'eau si rien n'est mis en place.

Dès 2050, l'étude dévoile qu'une douzaine de coupures devraient toucher le réseau routier de la région.

Selon Sébastien Dupray, il existe un certain nombre de solutions. Certaines sont techniques, d'autres naturels, mais il pointe le caractère particulier de chaque situation.

S'il y a une chose à retenir, c'est qu'il n'y a pas une solution miracle

Sébastien Dupray

Directeur de la Direction technique risques, eaux, mer du Cerema

"Il faut chercher une solution pour un endroit" explique-t-il. Les enjeux comme les solutions sont à penser localement, pour préserver, au mieux, chaque territoire.

Si l'érosion et le recul du trait de côte sont naturels, le dérèglement climatique et la montée des océans viennent accentuer ces phénomènes.

Le trait de côte est la limite entre la terre et la mer. C'est un phénomène naturel qui s'amplifie avec le dérèglement climatique. • © France 3 Pays de la Loire, Lune Hornn

Article initialement proposé le 06/04/2024

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