France Travail : les agressions, les incivilités et les expressions d'intention suicidaire des usagers en hausse de 12% par rapport à 2022

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Près de 16 000 signalements d'agressions précisément ont été notifiés par les salariés l'an dernier à travers les 900 agences de France.

Publié le 26/04/2024 05:00 Mis à jour le 26/04/2024 06:12

Temps de lecture : 2 min

Le document note en 2023 une hausse de 17% des incivilités par rapport à l'année précédente. (SAMUEL COULON / MAXPPP)

Près de 16 000 fiches de signalements d'agressions ont été enregistrées chez France Travail (ex-Pôle Emploi) en 2023, peut-on lire, vendredi 26 avril, dans un document interne révélé par le site Politis et que franceinfo s'est procuré.

Selon ce document, 15 906 signalements d'agressions précisément ont été notifiés par les salariés l'an dernier à travers les 900 agences de France. Ce chiffre comprend les agressions comportementales (2 325), les agressions physiques (143), les agressions verbales (6 885), les incivilités (3 513) et les EDIS (les expressions d'intention suicidaire) des usagers (3 040).

143 agressions physiques déclarées

Pour toutes ces catégories les chiffres sont en hausse de 12% par rapport à 2022. Dans le détail, le document note en 2023 une hausse de 17% des incivilités par rapport à l'année précédente (+82% depuis 2019), une augmentation de 8% des agressions verbales déclarées par rapport à 2022 (+37% depuis 2019) et une hausse de 17% des agressions comportementales déclarées par rapport là encore à l'année précédente (+10% par rapport à 2019).

Concernant les agressions physiques, leur nombre reste stable (moins de 1% de la totalité des signalements) mais le document précise toutefois que sur les 143 agressions physiques déclarées en 2023, 45 sont des agressions physiques avérées sur agent et survenues en agence ou à proximité. Concernant les EDIS, en 2023 plus de 3 000 cas (3 040) d'expression d'intention suicidaire d'un usager ont été déclarés par des agents. Un chiffre en constante augmentation depuis 2019 : en cinq ans, il a été multiplié par trois.

"La pression mise sur les demandeurs d'emploi"

Depuis l'assassinat d'une conseillère à Valence (Drôme) début 2021, France travail encourage ses agents à signaler tout incident. Pour Laurent Mérique, président du syndicat Snap, c'est une des raisons qui expliquent ces hausses mais ce n'est pas la seule : "Les tensions qui existent notamment par rapport au marché du travail, à la pression qui est mise sur les demandeurs d'emploi qui ne seraient pas suffisamment actifs dans leurs recherches et puis les inquiétudes aussi par rapport aux réformes de l'assurance chômage, passées et annoncées, font qu'effectivement les conditions d'accueil de nos usagers les amènent à être plus agressifs verbalement et physiquement".

De son côté, France Travail mentionne dans le document interne un contexte global dans la société et s'appuie sur les chiffres du ministère de l'Intérieur : "En France, la quasi-totalité des indicateurs de la délinquance enregistrée sont en hausse en 2022 par rapport à l'année précédente". Contactée par franceinfo, l'institution indique qu'elle va généraliser la vidéo protection, comme elle l'avait déjà annoncé il y a un peu moins de trois ans. Elle propose aussi des exercices aux intrusions armées et forme à la prise en charge des menaces de suicides des demandeurs d'emploi.

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